Le travail des femmes : manufactures de sel du Jura (XVIe-XVIIe)

Voici l’histoire d’une inconnue, une ouvrière nommée Jeanne Meurdesoif, qui travaillait au XVIe siècle dans une manufacture de sel. Jeanne Meurdesoif est saisie ici dans sa vie quotidienne, au plus près possible des réalités concrètes, dans le cadre de son atelier, à Salins, mais aussi de son quartier, de sa paroisse, de la famille et du voisinage, de son travail extrêmement pénible autour d’une fournaise et d’une chaudière, en compagnie de plusieurs centaines de femmes et jeunes filles. Certaines d’entre elles ont travaillé plus d’un demi-siècle dans l’usine qui appartenait à des rentiers, principalement religieux.
Assumant de lourdes responsabilités techniques, ces ouvrières très spécialisées travaillaient de leurs mains, sans être méprisées. Elles bénéficiaient d’avantages et de privilèges : un salaire confortable, des primes d’accouchement, des compensations en cas d’accident, des pensions de retraite.
En outre, parvenues au terme de leur vie professionnelle, les ouvrières pouvaient transmettre leurs charges à leur fille ou à leur nièce.
La recherche menée autour de Jeanne Meurdesoif révèle que ces filles et ces femmes étaient parfois des nobles, des bâtardes issues des écuyers. Mais Jeanne Meurdesoif, elle, n’était qu’une roturière.

Voir aussi l'ouvrage de M. Delsalle en page "Librairie" : A la recherche d’une ouvrière des salines au XVIe siècle : Jeanne Meurdesoi